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Les vitraux de la chapelle de Tremorvezen

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Vitrail Maître-Autel

Une chapelle du XVIème siècle, des vitraux du XXème siècle, œuvres de deux grands maîtres-verriers : Auguste Labouret et André Bouler. Mais comment deux grandes signatures du vitrail ont-elles été amenées à travailler à Tremorvezen ?

Grâce à un mécène, le docteur Daniel Lecoeur qui possédait une résidence à  Raguénez depuis 1956. Très attaché à Névez et à Tremorvezen, médecin, docteur en histoire de l’art et fervent croyant, il fut le fondateur des Centres Culturels Interreligieux. Il finança les vitraux de la chapelle dans la plus grande discrétion.

Auguste Labouret (1871-1964), ancien élève des Beaux-Arts, exerça pendant 55 ans son métier de maître-verrier et de mosaïste.

Restaurateur de vitraux anciens de monuments historiques, créateur du vitrail en dalles de verre cloisonné ciment, il a exécuté les vitraux, pour des chapelles, entre autres à Poitiers et au Canada où il a réalisé des ensembles de verrières pour la Cathédrale Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec. Il a exécuté de nombreux revêtements de mosaïque, en particulier le sol de l’Office du Tourisme à Paris, toute la décoration murale et lumineuse, en dalles de verre taillé au burin de la salle à manger du paquebot Normandie. 

Auguste Labouret, chercheur passionné, ne se contenta pas d’exécuter les importantes commandes qui lui furent confiées mais s’efforça, par de constantes expériences et inventions techniques, de multiplier les modes d’expression de ses matériaux de choix : le verre et le marbre. Après avoir restauré pendant des années des verrières anciennes, il a imaginé l’emploi d’épaisses dalles de verres de couleurs juxtaposées et maintenues dans une gangue de ciment coulé sur une armature métallique. Il obtint ainsi, en taillant ses verres avec la          « marteline » (le vieux marteau des Grecs et des romains pour la mosaïque) une transparence colorée qui s’oppose à l’opacité constructive du ciment. Vitraux d’un grand pouvoir expressif et d’une solidité à l’épreuve des siècles !

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André Bouler s.j. (1924–1997) peint dès l’enfance et, dès 1939, exécute à l’huile les portraits de sa famille, des amis, des voisins et aussi les mêmes paysages que Gauguin, 40 ans plus tôt, peignait entre Pont-Aven et Le Pouldu.

Vitraux 1 portrait de A Bouler

Très tôt, il s’initie à l’impressionnisme, puis travaille de 1949 à 1951 dans l’atelier de Fernand Léger. Ordonné prêtre en 1955, il se consacrera désormais à l’art sacré, et imposera, non sans difficulté, l’art abstrait dans les édifices religieux.

Il est sollicité en 1957 pour un projet considérable : la réalisation d’un vitrail de 169 m2 pour l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus alors en construction à Brest.

Chaque année, André Bouler conçoit plusieurs ensembles de vitraux. Les projets sont plus ou moins importants, depuis quelques verrières pour de petites chapelles en Cornouaille comme Sainte-Marine à Combrit ou Tremorvezen, jusqu’à des ensembles pour de nouvelles constructions telles l’église Notre-Dame-de la Mer à Bénodet ou la chapelle du collège du Sacré-Coeur à Charleroi. 

Il séjourne à l’étranger, en particulier à de nombreuses reprises aux Etats-Unis où il enseigne, peint et expose. 

Il se surnommait lui-même le « jéshuître du Bélon ».

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