Lorsqu’on se balade sur la plage, entre Raguénez et Tahiti (ou plutôt Korn Loc’h, de son vrai nom), on peut regarder à droite l’immensité océane et rêver d’Amérique ; ou bien on peut regarder devant, en quête de quelque fortune de mer ; ou bien regarder à gauche, la falaise austère et la dune, ce que bien peu de promeneurs font.
En 1985, en me promenant le long de cette plage et en regardant du bon côté, j’ai aperçu, au pied de la falaise, des morceaux de poterie de différentes couleurs (surtout de couleur bleue, ocre et marron).
En levant les yeux, j’ai vu, à environ 30 à 50 cm au-dessous de la surface du sol, une couche de poteries, épaisse d’à peu près 3 à 5 cm sur trois à cinq mètres de longueur d’où tombaient ces morceaux.
Ces poteries datent sans doute de la première moitié du 20ème siècle: elles ressemblent beaucoup aux bols à oreilles que l’on utilisait dans les familles il y a quelques dizaines d’années.
Mais pourquoi ce dépôt de poteries à cet endroit? Il s’agit sans doute d’un dépotoir… mais pourquoi près de la mer et surtout loin de toute habitation. En effet, à cette époque, il n’y a pas d’habitations à Raguénez et le village de Keroren – le plus proche – est à plus de 500 mètres à vol d’oiseau.
Actuellement, il n’y a plus de poteries visibles. La mer a fait reculer la falaise et disparaître ce dépôt … Mais continuons à ouvrir l’œil… du bon côté ; les « Veilleurs du Littoral », formés en 2019 au sein de l’Association par Marie-Yvane Daire et Jean-Paul Le Bihan, pourraient un de ces jours voir apparaître des trésors. Regardez bien, en ce début 2020, comme la falaise a été sévèrement attaquée.
Michèle Sanogo
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