Aux origines de NevezLes trésors de Nevez

La stèle celtique (ou gauloise) devant l’église

0

La commune de Névez est le pays des « Pierres debout », pierres en granit qui clôturent des parcelles, ou pierres qui, dépassant deux mètres de hauteur, appareillent les murs de certaines chaumières.

Mais dans le bourg, à l’angle du porche ouest de l’église Sainte-Thumette, se dresse une pierre d’une autre nature et d’un grand intérêt préhistorique.

Stèle Gauloise de l’église

De forme tronconique, chanfreinée à neuf pans, elle a une hauteur de cent vingt-quatre centimètres. Ce n’est pas une borne milliaire gallo-romaine, ni un menhir du néolithique, mais une stèle du second Âge du Fer, une stèle celtique ou gauloise.

Névez se situe alors dans la cité gauloise des Osismes, qui occupe l’ouest de la péninsule armoricaine. Les Celtes pratiquent l’incinération de leurs défunts et regroupent les urnes cinéraires dans des cimetières parfois signalés par des stèles qui offrent des formes variées : elles peuvent être basses ou hautes (jusqu’à trois mètres), hémisphériques1, de section carrée, circulaire ou polygonale comme celle de Névez, ou décorées de cannelures2.

Ces stèles ont une embase grossière qui les maintient solidement dans le sol. Généralement ces stèles sont déconnectées de leur contexte originel. Elles ont été déplacées, mutilées, débitées, réemployées pour la construction de murs ou de calvaires. La stèle de Névez qui comporte à son sommet un trou circulaire où pouvait peut-être s’emboîter le fût d’une croix a donc été vraisemblablement christianisée.

Stèle saint Philibert

Certaines stèles présentent des entailles horizontales et ont pu servir de piloris à une époque indéterminée. Deux autres stèles celtiques sont visibles et bien mises en valeur devant la chapelle de Saint-Philibert en Trégunc. Le Musée Départemental Breton à Quimper expose dans les jardins de l’Évêché quelques exemples de stèles et conserve dans son département consacré à la préhistoire la haute stèle de Plobannalec3 qui a été romanisée.

Ces stèles témoignent de la dernière période de la préhistoire, l’Âge du Fer importé par les Celtes, et qui s’est étendu sur les cinq derniers siècles avant J.-C. En 56 avant J.-C., la défaite navale, au large du golfe du Morbihan, des lourdes barques à voile des Vénètes face aux galères de Jules César, entraîna, après une terrible répression, la romanisation de l’Armorique.

Daniel Le Feuvre

Vous pourriez aussi aimer

Commentaires

Les commentaires sont fermés